L’incontinence urinaire correspond à l’incapacité de retenir une fuite d’une petite quantité d’urine à cause d’une pression importante dans l’abdomen et donc sur la vessie. On l'appelle plus communément fuite urinaire. Cela peut se produire lors d’efforts sportifs, d’une toux, d’un rire, d’un éternuement…
L’incontinence urinaire à l'effort correspond aux fuites urinaires qui ont lieu lors d’un effort sportif : saut, course, port de charge… et ce syndrome est malheureusement très fréquent, notamment chez les sportives féminines.
En général, chez les sportives, la sangle abdominale est très musclée et exerce une pression en direction du plancher pelvien, notamment lors des activités physiques où cette pression peut être multipliée par 10.
C’est ce mécanisme d’hyper-pression qui fait naître un déséquilibre entre des abdominaux puissants et un plancher pelvien trop faible.
C’est ainsi qu’apparaît l’incontinence urinaire à l’effort chez les sportives, et non pas à cause d’un traumatisme périnéal - comme un accouchement par exemple.
Bien sur, toutes les sportives ne sont pas sujettes aux fuites urinaires.
Le risque peut être plus ou moins accru selon la discipline. En effet, les disciplines qui exigent une forte pression intra abdominale sont particulièrement concernées. C'est pour cela que les sports de force comme la force athlétique, le crossfit, ou l’haltérophilie sont les plus risqués. Mais attention, tous les sports peuvent être concernés, notamment les sports avec des sauts comme le trampoline ou la gymnastique.
L’intensité et le niveau de pratique sont aussi des facteurs importants : pratiquer le trampoline en loisir ne sera pas forcément la cause d’incontinence urinaire à l'effort, c’est la répétition et l’intensité du mécanisme d’hyper-pression qui pourra être la cause du problème.
Pour prévenir ou réduire les problèmes d’incontinence urinaire d’effort, il faut chercher à réduire le déséquilibre entre la musculature de la sangle abdominale et celle du plancher pelvien.
Il est tout d’abord possible de réaliser une rééducation périnéale avec un kinésithérapeute ou une sage-femme.
Il est également recommandé de renforcer les muscles profonds, tels que le transverse en effectuant des exercices de gainage et en travaillant les abdos en hypo-pression : les crunchs sont donc à proscrire.
La posture est aussi un axe de travail important : le but est de retrouver une bonne position en insistant sur l’auto-grandissement afin de mieux répartir les forces intra-abdominales et réduire ainsi l’hyper-pression.
L’une des causes de l’incontinence urinaire à l’effort est la faiblesse du périnée. Ce muscle permet de maintenir les organes abdominaux et de contrôler la miction.
Malheureusement, ce muscle est difficilement identifiable et ce n’est qu’après l’apparition des premiers symptômes et des premières fuites que l’on prend conscience de son existence.
Le Pilates permet de prendre conscience de son périnée afin de prévenir et limiter son relâchement. En effet, on apprend à engager et contrôler son périnée afin de le tonifier et de le rendre plus fort.
À chaque exercice, on cherchera à engager le « centre » en contractant le périnée, et en rentrant le ventre, pour activer le transverse. Ces différentes contractions permettent de diminuer les pressions sur le plancher pelvien et de prendre conscience de ce muscle invisible que l’on connaît peu !
L’incontinence urinaire à l’effort est un problème courant chez les sportives, et c’est un sujet qui reste malheureusement assez tabou. Il est donc important de sensibiliser les pratiquantes à ce sujet, afin de prévenir ou de proposer des solutions leur permettant de continuer leur pratique sportive sans gêne.
Que vous soyez athlète, ou même coach, il est important de prendre en considération le risque que représente la pratique intensive de certains sports.
La pratique du Pilates peut donc être une excellente solution de renforcement musculaire pour les athlètes, et une méthode d’entraînement à part entière pour optimiser la performance des sportives.